Dans le cadre de la loi Grenelle de 2009, une liste de captages prioritaires a été définie afin de mener une politique de reconquête de la ressource d’eau potable. Ils ont été choisis sur la base de la qualité des eaux brutes utilisées (présence de produits phytosanitaires élevée ou d’une forte concentration en nitrates notamment) et sur l’importance stratégique des populations desservies par ces captages. Ces problématiques de qualité de l’eau s’expliquent par des pollutions diffuses d’origine agricole. De ce fait, un programme d’actions doit être établi afin de maîtriser ces pollutions diffuses. Le travail se fait à l’échelle de l’Aire d’alimentation de captages (AAC), c’est-à-dire la zone d’alimentation d’un point de prélèvement d’eau potable, que ce soit par les eaux superficielles et/ou souterraines.
Ce programme d'actions est un support pour une animation technique sur des territoires, qui est mis en place de façon volontaire.
La Chambre d'agriculture agit sur différents territoires
La Chambre d’agriculture du Cher collabore depuis de nombreuses années avec les différents partenaires sur certains de ces territoires.
> Une eau souterraine pour alimenter plus de 100 000 personnes
L'alimentation locale en eau est en totalité d'origine souterraine. Elle résulte de l'infiltration des pluies dans les sols. 4 captages profonds (entre 27 et 100 mètres) contribuent pour 35 % à l'alimentation en eau des 100.000 habitants de l'agglomération berruyaise. Le captage de l'Ile du Lac à Herry (à 60 km de Bourges) exploite la nappe alluviale de la Loire et complète ces apports avec des eaux faiblement nitratées.
> Un milieu fragile : des grandes cultures sur des sols sensibles à l'infiltration
L'altération de la qualité des eaux est historiquement liée aux nitrates, et plus récemment aux produits phytosanitaires.
Les teneurs en nitrates sont chroniquement élevées : autour de 50 mg/L pour le captage le moins affecté, les autres se situant autour de 60 mg/L (le seuil réglementaire étant à 50 mg/L). L'aire d'alimentation est caractérisée par une dominante de grandes cultures. Les céréales ne mobilisent que très peu les nitrates en période hivernale d'excédent hydrique, alors que le milieu est particulièrement sensible à l'infiltration (sols argilo-calcaires peu profonds). Les eaux distribuées respectent les exigences réglementaires grâce à une forte sollicitation du captage d'Herry pour diluer les eaux du Porche.
Des molécules et des métabolites de pesticides sont aussi détectés dans les eaux souterraines, bien qu’aucune, parmi les produits actuellement utilisés, ne dépasse les seuils de potabilité de 0.1 µg/L. Il est donc nécessaire de maintenir la vigilance, pour se protéger des risques de pollutions ponctuelles et accidentelles.
> Des activités agricoles majoritaires
L'orientation grandes cultures de la région est caractéristique du peu de souplesse qu'offrent ces sols séchants. Elle correspond aux marchés porteurs en Champagne Berrichonne. L'allongement des rotations, pourtant propice à la réduction des intrants, est proposé, mais ces sols sont peu favorables aux cultures de printemps. La quasi-absence d'élevage ne permet pas une valorisation des surfaces en herbe.
> Un programme d'actions et une volonté politique forte
Au début des années 2000, la communauté d'agglomération de Bourges Plus a engagé des études permettant la définition de l'aire d'alimentation des captages du Porche (AAC). Par la suite, un diagnostic des pressions agricoles, réalisé en 2006 et 2007 par la Chambre d'agriculture du Cher, a permis d'élaborer un programme d'actions, formalisé par un contrat territorial quadripartite. Ce contrat donne les objectifs à atteindre et les moyens financiers mis en œuvre pour les atteindre.
Depuis cette date, trois contrats territoriaux se sont succédé. En 2023 a été signé le quatrième contrat territorial, animé conjointement par Bourges Plus et la Chambre d’agriculture du Cher, et également signé avec l'Agence de l'eau Loire-Bretagne, la FDGEDA du Cher, l'association des agriculteurs Agri-Porche, les établissements Villemont et la coopérative Axéréal.
> Les moyens mis en œuvre
Une animation est mise en place depuis de nombreuses années sur l’AAC. Un suivi agronomique et un conseil individuel gratuit est proposé tous les aux agriculteurs de ce territoire. En parallèle est menée une animation technique sur diverses thématiques d’intérêt, dont les principales sont :
Cet accompagnement réalisé par la Chambre d'agriculture s'appuie sur une collaboration avec les différents signataires du contrat territorial, notamment Bourges Plus et la FDGEDA du Cher.
Les indicateurs de suivi des pratiques depuis 2007 sont le reflet de la prise en compte et l’appropriation de la problématique nitrates dans la conduite de cultures par les acteurs du monde agricole.
Les facteurs de réussite
> L'organisation de la gouvernance
L'implication structurée des acteurs favorise le dialogue et la concertation entre les acteurs concernés et la prise en compte des objectifs.
Un comité de pilotage se réunit tous les ans pour faire un bilan de l'animation et des indicateurs de suivi des pratiques, et réfléchir à l'évolution de l'animation. Il regroupe les sept signataires du contrat territorial, les administrations et collectivités, et les partenaires de conseil technique et économique.
> L'engagement fort de la collectivité
La volonté politique de résoudre les problèmes de qualité de l'eau s'exprime à travers le cofinancement des actions de reconquête de la qualité de l'eau.
> L'animation et le suivi annuel
L’animation est assurée par la Chambre d’agriculture du Cher et Bourges Plus tout au long de l’année, proposant aux agriculteurs différentes thématiques à aborder dans leur changement de pratiques (augmentation de la couverture des sols, mise en place de cultures associées, gestion de sa fertilisation autrement…) ou d’aménagement de leur système (mise en herbe des parcelles, intégration de nouvelles cultures dans la rotation, implanter des haies…). Le suivi annuel, confié à la Chambre d'agriculture, s'inscrit dans le temps et permet d'anticiper des réajustements d'actions.
Les limites du dispositif actuel
> La mise à l'herbe peu valorisée
La mise en herbe doit être valorisée dans le modèle économique des exploitations.
Une réflexion sur les filières à bas niveau d’intrant est en cours, notamment sur le chanvre.
> Une eau souterraine vulnérable
L'alimentation locale en eau est en totalité d'origine souterraine. Elle résulte de l'infiltration des pluies dans les sols. 2 forages profonds (entre 40 et 80 mètres) contribuent pour 60 % à l'alimentation en eau des 27 000 habitants desservis. Les eaux du Syndicat mixte d'eau de la région sud-est de Bourges (SMERSE) qui exploite la nappe alluviale de la Loire viennent compléter ces apports avec des eaux plus faiblement nitratées.
> Un milieu varié du point de vue des sols et de la diversité des exploitations
L'aire d'alimentation est caractérisée par une dominante de grandes cultures sur l'aval, avec des sols sensibles à l'infiltration, et donc à la perte rapide de nitrates. L'amont est occupé par une zone viticole (AOP Menetou-Salon), sur des zones à pente forte, avec des sols plus sensibles au ruissellement, et donc à d'éventuelles pertes de molécules phytosanitaires. Cependant, les surfaces en vignes sont majoritairement enherbées. A l'interface de l'amont et de l'aval, on retrouve un paysage mixte, avec quelques élevages qui concourent à maintenir des zones en herbe et un linéaire de haies, qui jouent le rôle de tampon entre la zone de ruissellement et la zone d'infiltration.
> Une qualité des eaux en amélioration depuis 2007
L'évolution des nitrates montre une tendance à la baisse depuis 2007, signe d'une gestion de la fertilisation azotée améliorée par le monde agricole depuis plusieurs années. Ponctuellement, des pesticides sont détectés dans les eaux souterraines. La vigilance demeure pour se protéger des risques de pollutions ponctuelles et accidentelles.
> Un programme d'actions en place
Le Syndicat mixte d'intercommunication des réseaux d'eau potable au nord-est de Bourges (SMIRNE) a engagé les études permettant la définition de l'aire d'alimentation des captages dès 2003. A la suite de l'étude de l'AAC, un diagnostic des pressions agricoles, réalisé en 2012 par la Chambre d'agriculture du Cher, a permis d'élaborer un programme d'actions, formalisé par un Contrat Territorial entre l'Agence de l'eau Loire-Bretagne, le SMIRNE et la Chambre d'agriculture du Cher.
Ce contrat stipule les objectifs à atteindre et les moyens financiers mis en œuvre pour les atteindre.
En 2023 a été signé un nouveau Contrat Territorial, animé conjointement par le SMIRNE et la Chambre d’agriculture du Cher, et également signé avec l'Agence de l'eau Loire-Bretagne, le GABB 18, l'association des agriculteurs Agri-Langis, et les établissements Villemont.
> Les moyens mis en œuvre
Une animation est mise en place depuis de nombreuses années sur l’AAC. Un suivi agronomique et un conseil individuel gratuit est proposé tous les aux agriculteurs de ce territoire. En parallèle est menée une animation technique sur diverses thématiques d’intérêt, dont les principales sont :
Cet accompagnement réalisé par la Chambre d'agriculture s'appuie sur une collaboration avec les différents signataires du contrat territorial, notamment la FDGEDA et le SICAVAC (en vigne).
Les facteurs de réussite
> L'organisation de la gouvernance
L'implication structurée des acteurs favorise le dialogue et la concertation entre les acteurs concernés et la prise en compte des objectifs.
Un comité de pilotage se réunit tous les ans pour faire un bilan de l'animation et des indicateurs de suivi des pratiques, et réfléchir à l'évolution de l'animation. Il regroupe les six signataires du Contrat Territorial, les administrations et collectivités et les partenaires de conseil technique et économique.
> L'animation et le suivi annuel
L’animation est assurée par la Chambre d’agriculture du Cher tout au long de l’année, proposant aux agriculteurs différentes thématiques à aborder dans leur changement de pratiques (augmentation de la couverture des sols, mise en place de cultures associées, gestion de sa fertilisation autrement…) ou d’aménagement de leur système (mise en herbe des parcelles, intégration de nouvelles cultures dans la rotation, implanter des haies…). Le suivi annuel, confié à la Chambre d'agriculture, s'inscrit dans le temps et permet d'anticiper des réajustements d'actions. De plus, les enseignements tirés d'autres suivis plus anciens, tels que celui sur le Porche, permettent une réactivité et une adaptation dans le contenu de l'animation.
Les limites du dispositif actuel
> La mise à l'herbe peu valorisée
La mise en herbe doit être valorisée dans le modèle économique des exploitations.
Une réflexion sur les filières à bas niveau d’intrant est en cours.