Dans le cadre de la loi Grenelle de 2009, une liste de captages prioritaires a été définie afin de mener une politique de reconquête de la ressource d’eau potable. Ils ont été choisis sur la base de la qualité des eaux brutes utilisées et sur l’importance stratégique des populations desservies par ces captages.
Des actions doivent être définies et un programme d'actions doit être établi afin de maîtriser les pollutions diffuses d'origine agricole.
Ce programme d'actions est :
> mis en place de façon volontaire
> un support pour une animation technique sur des territoires
Il peut trouver un appui financier avec les MAEC
La Chambre d’agriculture collabore avec les différents partenaires sur certains de ces territoires. Le travail se fait à l’échelle de l’Aire d’alimentation des captages (AAC). Il s’agit de la zone d’alimentation d’un point de prélèvement d’eau potable, que ce soit par les eaux superficielles et/ou souterraines.
Les principaux territoires sur lesquels l'équipe agronomie et environnement de la Chambre d'agriculture travaille sont :
Le contexte local
> Une eau souterraine pour alimenter 120.000 personnes
L'alimentation locale en eau est en totalité d'origine souterraine. Elle résulte de l'infiltration des pluies dans les sols.
4 captages profonds (entre 27 et 100 mètres) contribuent pour 30 % à l'alimentation en eau des 100.000 habitants de l'agglomération berruyaise. Le captage de l'Ile du Lac à Herry (60 km de Bourges) exploite la nappe alluviale de la Loire et complète ces apports avec des eaux faiblement nitratées.
> Un milieu fragile : des grandes cultures sur des sols sensibles à l'infiltration
L'altération de la qualité des eaux est surtout liée aux nitrates. Les teneurs en nitrates sont chroniquement élevées : autour de 50 mg/l pour le moins affecté, les autres se situant autour de 60 mg/l.
Les eaux distribuées respectent les exigences réglementaires grâce à une forte sollicitation du captage d'Herry pour diluer les eaux du Porche.
L'évolution montre une tendance à la baisse depuis 2007, avec quelques remontées dues aux pluviométries excessives des deux hivers précédents.
L'aire d'alimentation est caractérisée par une dominante de grandes cultures. Les céréales ne mobilisent que très peu les nitrates en période hivernale d'excédent hydrique, alors que le milieu est particulièrement sensible à l'infiltration (sols argilo-calcaires peu profonds). Aucun pesticide n'est détecté dans les eaux souterraines. La vigilance demeure pour se protéger des risques de pollutions ponctuelles et accidentelles.
> Des activités agricoles majoritaires
L'orientation grandes cultures de la région est caractéristique du peu de souplesse qu'offrent ces sols séchants. Elle correspond aux marchés porteurs en Champagne berrichonne. L'allongement des rotations, pourtant propice à la réduction des intrants, est proposé, mais ces sols sont peu favorables aux cultures de printemps. La quasi absence d'élevage ne permet pas une valorisation des surfaces en herbe.
La communauté d'agglomération de Bourges Plus a engagé les études permettant la définition de l'aire d'alimentation des captages du Porche (AAC).
A la suite de l'étude de l'AAC, un diagnostic des pressions agricoles, réalisé en 2006 et 2007 par la Chambre d'agriculture du Cher, a permis d'élaborer un programme d'actions, formalisé par un contrat territorial quadripartite entre l'Agence de l'eau Loire-Bretagne, Bourges Plus, l'association des agriculteurs Agri-Porche et la coopérative Axéréal.
Ce contrat stipule les objectifs à atteindre et les moyens financiers mis en oeuvre pour les atteindre.
Les prestations de suivi et d'animation sont confiées à la Chambre d'agriculture du Cher.
Les premiers moyens développés dans le cadre du suivi agronomique ont été :
> la remise en herbe des parties des parcelles peu productives ou à risque fort notamment de bordure de l'Auron, par l'intermédiaire des MAE Territorialisées de 2007 à 2014.
> l'ajustement de la fertilisation azotée à la parcelle,
> la gestion de l'interculture par l'implantation de couverts, l'enfouissement des pailles ou des repousses de colza.
Le suivi agronomique permet d'apporter un conseil individuel de fertilisation à la parcelle et une animation technique, autour d'essais, de démonstrations et de réunions collectives.
Cet accompagnement réalisé par la Chambre d'agriuclture s'appuie sur une collaboration avec les différents organismes de conseil technique, notamment la FDGEDA.
Un accompagnement financier des agriculteurs est possible via :
> les Mesures Agro-Environnementales et Climatiques (MAEC)
> le Plan de Compétitivité et d'Adaptation des Exploitations Agricoles (PCAE)
Ce financement est assuré par l'Agence de l'eau Loire-Bretagne, les fonds européens du FEADER, l'Etat et le Ministère de l'agriculture.
L'implication des agriculteurs dans la démarche et dans les dispositifs MAETER de 2007 à 2014 montre le dynamisme sur le territoire et l'appropriation de la problématique.
Les indicateurs de suivi des pratiques depuis 2007 sont eux aussi le reflet de la prise en compte de la problématique nitrates dans la conduite de cultures.
> L'organisation de la gouvernance
L'implication structurée des acteurs favorise le dialogue et la concertation entre les acteurs concernés et la prise en compte des objectifs.
Un comité de pilotage se réunit tous les ans vers le mois de mars, pour faire un bilan de l'animation et des indicateurs de suivi des pratiques, et réfléchir à l'évolution de l'animation. Il regroupe Bourges Plus, la Chambre d'agriculture du Cher, l'association Agri-Porche, les administrations et collectivités et les partenaires de conseil technique et économique.
> L'engagement fort de la collectivité
La volonté politique de résoudre les problèmes de qualité de l'eau s'exprime à travers le cofinancement des actions de reconquête de qualité de l'eau.
> L'animation et le suivi annuel
Les actions proposées sont réalistes et ont donc plus de chance d'aboutir volontairement à un changement de pratiques qui s'inscrivent dans la durée.
Le suivi annuel, confié à la Chambre d'agriculture du Cher, s'inscrit dans le temps et permet d'anticiper des réajustements d'actions.
> La mise à l'herbe peu valorisée
La mise en herbe doit être valorisée dans le modèle économique des exploitations.
Une réflexion sur les filières à biomasse à faibles intrants est en cours, notamment sur le chanvre, le lin, le miscanthus et le switch grass, ainsi que sur la luzerne.
> Une eau souterraine vulnérable
L'alimentation locale en eau est en totalité d'origine souterraine. Elle résulte de l'infiltration des pluies dans les sols.
2 forages profonds (entre 40 et 80 mètres) contribuent pour 60 % à l'alimentation en eau des 25.000 habitants desservis. Les eaux du Syndicat mixte d'eau de la région sud-est de Bourges (SMERSE) qui exploite la nappe alluviale de la Loire viennent compléter ces apports avec des eaux plus faiblement nitratées.
> Un milieu varié du point de vue des sols et de la diversité des exploitations
L'aire d'alimentation est caractérisée par une dominante de grandes cultures sur l'aval, avec des sols sensibles à l'infiltration, donc à la perte rapide de nitrates.
L'amont est occupé par une zone viticole (AOP Menetou-Salon), sur des zones à pente forte, avec des sols plus sensibles au ruissellement, donc à d'éventuelles pertes de molécules phytosanitaires. Cependant, les surfaces en vigne sont majoritairement enherbées.
A l'interface de l'amont et de l'aval, on retrouve un paysage mixte, avec quelques élevages qui concourent à maintenir des zones en herbe et un linéaire de haies, qui jouent le rôle de tampon entre la zone de ruissellement et la zone d'infiltration.
> Une qualité des eaux en amélioration depuis 2007
L'évolution des nitrates montre une tendance à la baisse depuis 2007, signe d'une gestion de la fertilisation azotée améliorée par le monde agricole depuis plusieurs années. Peu de pesticides sont aujourd'hui détectés dans les eaux souterraines. La vigilance demeure pour se protéger des risques de pollutions ponctuelles et accidentelles.
Le Syndicat mixte d'intercommunication des réseaux d'eau potable au nord-est de Bourges a engagé les études permettant la définition de l'aire d'alimentation des captages dès 2003.
> Un programme d'actions en place
A la suite de l'étude de l'AAC, un diagnostic des pressions agricoles, réalisé en 2012 par la Chambre d'agriculture du Cher, a permis d'élaborer un programme d'actions, formalisé par un contrat territorial entre l'Agence de l'eau Loire-Bretagne, le SMIRNE et la Chambre d'agriculture du Cher.
Ce contrat stipule les objectifs à atteindre et les moyens financiers mis en oeuvre pour les atteindre.
Les prestations de suivi et d'animation sont confiées à la Chambre d'agriculture du Cher.
> Les moyens mis en oeuvre
Les premiers moyens développés dans le cadre du suivi agronomique ont été :
> la remise en herbe des parties de parcelles peu productives ou à risque notamment de bordure du Langis par l'intermédiaire des MAE Territorialisées en 2013,
> l'ajustement de la fertilisation azotée à la parcelle,
> la gestion de l'interculture par l'implantation de couverts, l'enfouissement des pailles ou des repousses de colza.
Cet accompagnement réalisé par la Chambre d'agriculture s'appuie sur une collaboration avec les différents organismes de conseil technique, notamment la FDGEDA et le SICAVAC (en vigne).
Un accompagnement financier des agriculteurs est possible via :
> les Mesure agro-environnementales Climatiques (MAEC)
> le Plan de Compétitivité et d'Adaptation des Exploitations Agricoles (PCAE)
Ce financement est assuré par l'Agence de l'eau Loire-Bretagne, les fonds européens du FEADER, l'Etat et Le Ministère de l'agriculture.
Les perspectives
L'implication des agriculteurs dans la démarche dans les dispositifs MAETER, dès la première année, montre le dynamisme sur le territoire et l'appropriation de la problématique.
Les indicateurs de suivi des pratiques depuis 2012, montrent également la prise en compte de l'équilibre de la fertilisation dans la gestion des cultures sur l'aire d'alimentation du captage.
Les facteurs de réussite
> L'organisation de la gouvernance
L'implication structurée des acteurs favorise le dialogue et la concertation entre les acteurs concernés et la prise en compte des objectifs.
Un comité de pilotage se réunit tous les ans, dans le mois de septembre, pour faire un bilan de l'animation et des indicateurs de suivi des pratiques, et réfléchir à l'évolution de l'animation. Il regroupe le SMIRNE, la Chambre d'agriculture du Cher, l'association AgriLangis, les administrations et collectivités et les partenaires de conseil technique et économique.
> L'animation et le suivi annuel
Les actions proposées sont réalistes et ont donc plus de chance d'aboutir volontairement à un changement de pratiques qui s'inscrivent dans la durée.
Le suivi annuel, confié à la Chambre d'agriculture du Cher, s'inscrit dans le temps et permet d'anticiper des réajustements d'actions. De plus, les enseignements tirés d'autres suivis plus anciens, tels que celui sur le Porche, permettent une réactivité et une adaptation dans le contenu de l'animation.
Les limites du dispositif actuel
> La mise à l'herbe peu valorisée
La mise en herbe doit être valorisée dans le modèle économique des exploitations.
Une réflexion sur les filières à biomasse à faibles intrants est en cours, notamment sur le chanvre, le lin, le miscanthus et le switch grass, ainsi que sur la luzerne.